Aller au contenu

Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
DES ODES.

» A chacun egalement :
» Mais c’eſt beaucoup que de viure
» Par elle eternellement.

Antiſtro.

Ta vertu ſeroit trompée,
Et non-plus que ton eſpée
Miſt à veincre l’ennemi,
Non plus viue ſeroit elle,
Si ie n’auoy coupé l’aile
Du long ſilence endormi :
Monſtre qui a de couſtume
De couuer deſſous ſa plume
La vertu qui s’eſt parfaite
En l’honneur d’vn acte beau :
Mais celle que tu as faite
N’ira pas ſous le tombeau.

Epode.

I’ay iuré de faire coiſtre
Ta gloire contre les ans,
Faiſant par elle apparoiſtre
Combien mes vers ſont plaiſans,
Qui teſmoignent à la France
Comme ta braue aſſeurance
Te fiſt marcher glorieux,
Veſtu d’honneur & de gloire,
Ayant raui la victoire
Par le fer victorieux.