Mais plus toſt les enferroit,
Quand les Muſes deſtournées,
Voyant du fer la rayeur,
Haletantes de frayeur
Dans le Ciel ſont retournées.
Aupres du throne de leur pere
Tout à l’entour ſe vont aſſoir,
Chantant auec Phebus leur frere
Du grand Iupiter le pouuoir.
Les Dieux ne faiſoient rien ſans elles,
Ou ſoit qu’ils vouluſſent aller
A quelques nopces ſolonelles,
Ou ſoit qu’ils vouluſſent baller.
Mais ſi toſt qu’arriua le terme
Qui les haſtoit de retourner
Au monde pour y ſeiourner,
D’vn pas eternellement ferme :
Adonc Iupiter ſe deuale
De ſon throne, & grave conduit
Grauement ſes pas en la ſalle
Des Parques filles de la Nuit.
Leur roquet pendoit iuſqu’aux hanches,
En vn Dodonien fueillard
Faiſoit ombrage aux treſſes blanches
De leur chef triſtement vieillard :
Elles ceintes ſous les mammelles
Filoient aßiſes en vn rond
Sus trois carreaux, ayant le front
Renfrongné de groſſes prunelles.