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DES ODES.
Epode.

L’ayant priſe pour ma guide
Garny du chant incognu
De mon luth ie ſuis venu
Où Loire en flotant ſe ride
Contre les champs plantureux
De tes Anceſtres heureux :
Puis ſautelant me rameine
De ton Anjou iuſqu’au Maine,
(De mon Vandomois voiſins)
A fin que là ie decore
Et Guillaume & Ian encore,
L’ornement de tes couſins :

Stro. 3.

Qui ont ſupporté ſi ſouuent
La fureur de l’horrible vent,
Qui d’vn orage redoublé
Noſtre grand Prince auoit troublé.
Bien que matin le iour s’eſueille
Pour voir tout, il ne vit iamais,
Ny ne pourra voir deſormais
De freres la couple pareille,
A qui les François doiuent tant
De Lauriers qu’ils vont meritant :
Ou ſoit pour refroidir l’audace
De l’Eſpagnol, s’il nous menace,
Ou ſoit pour amollir les cœurs
Par la douceur de leur faconde,
Des Anglais ſeparez du Monde,
Ou des Allemans belliqueurs.

Antiſtro.

Rome rauie en leur parler,

D iiij