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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/81

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DES ODES.

De tendre au blanc où tu pretens.
Puis que ſa loüange foiſonne
En cent vertus propres à luy,
A quoy par les honneurs d'autruy
Remply-ie ce que ie luy donne?
Sa gloire ſuffiſt pour borner
Les vers qui le veulent orner.
O bons Dieux! on ne ſçauroit faire
Que la vertu ſe puiſſe taire,
Bien qu'on taſche de l'obſcurcir:
» Maugré toute enuie elle eſt forte,
» Et ſur le front la lampe porte,
» Qui ſeule la peut eſclarcir.

Antiſtro.

Ton nom eſt tant eſtincelant,
Qu'encores s'on l'alloit celant,
Deſſous le ſilence il croiſtroit,
Et plus ſa flame apparoiſtroit.
Car tout ainſi que la mer paſſe
L'honneur d'vn chacun element,
Et le Soleil ſemblablement
Les autres feux du ciel efface:
Ainſi apparoiſſent les traits
Dont tu eſmailles les portraits
De la riche peinture tienne
Naïuement ſœur de la mienne,
Monſtrant par ton commencement
Que meſme fureur nous affolle,
Tous deux diſciples d'vne eſcolle
Où lon forcene doucement.

Epode.

Par vne cheute ſubite

D v