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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/84

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I. LIVRE
A BOVIV, ANGEVIN.


ODE XII. Stroph. i.

»
LE Potier hait le Potier,
» Le Feuure le Charpentier,
» Le Poëte tout ainſi
» Hait celuy qui l’eſt außi
( Comme dit la voix ſucrée
Du vieil citoyen d’Aſcrée : )
Mais Bouju par ta vertu
Ce prouerbe eſt abbatu,
Vantant mon petit merite
( Sans te monſtrer enuieux )
Deuant noſtre Marguerite
Le rare preſent des cieux.

Antiſtro.

» Phœbus rauit les neuf Sœurs,
» Puis leurs picquantes douceurs
» Rauiſſent les beaux eſpris,
» Qui d’elles ſe ſont eſpris :
Et mon ame n’eſt rauie
Que d’vne bruſlante enuie
D’oſer vn labeur tenter
Pour mon Prince contenter,
Afin que mon petit œuure
Flatte l’oreille ſi bien,
Que ſa main pronte ie treuue
A me couronner de bien.