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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/83

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DES ODES.

Et ramerois encor, ſinon
Que i’ay deſia preueu l’orage
Des meſdiſans impetueux,
Qui contre les plus vertueux
Deſgorgent volontiers leur rage,
Qui ſotte en babil s’eſtendant
Comme vn grand tonnerre grondant,
De ſon murmure m’admoneſte
De tromper l’horrible tempeſte
Aboyante tant ſeulement
Les nouriſſons des neuf Pucelles,
Qui ſe ſont mis au doz des ailes
Pour voler eternellement.

Epode.

Icy donc freres d’Heleine,
Les Amycleans flambeaux
Du Ciel, monſtrez-vous iumeaux,
Et mettez but à ma peine :
Faites ancrer à ce bort
Ma nauire en quelque port
Pour finir mon nauigage :
Et deſtournez le langage
Du meſdiſant que ie voy,
Qui touſiours ſa dent trauaille
Pour me mordre, afin qu’il aille
Remordre vn autre que moy.

D vj