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Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 1.djvu/49

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AVERTISSEMENT
sur la présente édition


Quand, en 1828, Sainte-Beuve réveilla la gloire de Ronsard, endormie depuis 1630, date de la dernière édition de ses œuvres, il n’eut cure de pâlir sur les différentes éditions que la Bibliothèque royale pouvait lui offrir ; il se contenta de feuilleter d’une main experte et diligente le bel in-folio de 1623, qu’il offrit ensuite à Victor Hugo. Un quart de siècle plus tard, Gandar, dans une thèse demeurée intéressante, déclarait que les variantes du texte de Ronsard étaient si nombreuses que nul ne s’aviserait jamais de les relever.

Gandar écrivait en 1854 ; trois ans après, un éditeur audacieux, Prosper Blanchemain, poète lui-même, publiait le premier volume des « Œuvres complètes de P. de Ronsard… sur les textes les plus anciens », où il annonçait un relevé de variantes qui fut tout à fait insuffisant et arbitraire. Au reste, si l’entreprise était louable, son exécution était prématurée : il eût fallu débuter par réunir les textes, noter les diverses leçons, les comparer ensemble et se demander quelle des éditions publiées du vivant de Ronsard représentait le mieux sa pensée. Faite con amore, l’édition de Blanchemain devint la vulgate, que tous suivent depuis soixante ans en raison de sa commodité et qui a souvent égaré les travailleurs. La reproduction du texte de 1584 par Marty-Laveaux,