Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 3.djvu/422

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ta face du vermillon teinte,
Dans le blé qu’on voit rejouir
De jouir
De ton image en son verd peinte.
Près de toy sentant ton odeur
Plein d’ardeur
Je façonne un vers, dont la grâce
Maugré mile siècles vivra,
Et suivra
Le long vol des ailes d’Horace.
Les uns chanteront les oeillés
Vermeilles,
Ou du lis la fleur argentée.
Ou celle qui s’est par les prés
Diaprés
Du sang des Princes enfantée :
Mais moy tant que chanter pourray
Je louray
Tousjours en mes Odes la Rose,
D’autant qu’elle porte le nom
De renom
De celle où ma vie est enclose.


[ODE. EN DIALOGUE. 1555]

[Texte de 1572 : Livre IV, xli.]


Pipé des ruses d’Amour,
Je me promenois un jour
Devant l’huis de ma cruelle.
Et tant rebuté j’estois.
Qu’en jurant je prometois
De ne rentrer plus chez elle.
 
II sufist d’avoir esté
Neuf ou dix ans arresté