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VIE

n’avons guère à constater d’autres événements que les occasions de ses ouvrages.

Pierre de Ronsard était issu d’une noble famille. Ses ancêtres, originaires de la Moravie, étaient venus s’établir en France dans le Vendômois, vers le milieu du quatorzième siècle, et s’étaient distingués dans la guerre de cent ans. Louis de Ronsard, père du poëte, accompagna les fils de François Ier en Espagne, et fut maître d’hôtel du roi Henri II. Du côté maternel, Ronsard tenait aux familles de la Trémoille, du Bouchage, et de Chandriers. Une des rues de la Rochelle (de Chandriers) atteste encore aujourd’hui les exploits d’un de ses aïeux. Lui-même, à l’imitation d’Horace, se plaît à nous donner dans ses vers tous ces détails, dont il n’est pas sans tirer quelque vanité[1]. Il naquit au village de Cousture, au château de la Poissonnière « en la varenne du Bas Vendômois » (département de Loir-et-Cher), le samedi 11 septembre de l’année 1524. D’après Ronsard lui-même, ses biographes ont confondu cette date avec celle de la bataille de Pavie (24 février 1525), et ils en prennent occasion de regarder la naissance de Ronsard comme une grâce du ciel, qui voulait, par une telle faveur, compenser le désastre de la France. Il était le dernier de six enfants, mais deux moururent au berceau, et les trois autres qui restèrent avec lui ne doivent qu’à leur frère le souvenir que la postérité leur a conservé.

Du reste, nous n’avons pour ces premières années qu’à laisser parler le poëte lui-même :

Je ne fus le premier des enfants de mon père,
Cinq devant ma naissance en enfanta ma mère :

  1. Élégie VIII, à Remy Belleau.