Un ris qui l’âme aux astres achemine :
Une vertu de telle beauté digne,
Un col de neige, une gorge de lait,
Un cœur jà mûr en un sein verdelet,
En dame humaine une beauté divine :
Un œil puissant de faire jours les nuits,
Une main douce à forcer les ennuis,
Qui tient ma vie en ses doigts enfermée :
Avec un chant découpé doucement[1],
Or’ d’un souris, or’ d’un gémissement :
De tels sorciers ma raison fut charmée.[* 1]
- ↑ Découpé : entrecoupé.
- ↑ Les traits les plus charmants de ce sonnet sont traduits de Pétrarque, 159, In Vita di M. Laura. L’original est bien supérieur à la copie.
V.
Avant le temps tes temples[1] fleuriront
De peu de jours ta fin sera bornée,
Avant le soir se clora ta journée,
Trahis d’espoir tes pensers périront :
Sans me fléchir tes écrits flétriront[2],
En ton désastre ira ma destinée,
Pour abuser les poëtes[3] je suis née[* 1],
De tes soupirs nos neveux se riront.
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