Page:Ronsard - Les Amours, 1553.djvu/115

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Je parangonne à vos yeus ce crystal,
Qui va mirer le meurtrier de mon ame:
Vive par l'aer il éclate une flame,
Vos yeus un feu qui m'est saint et fatal.
Heureus miroer, tout ainsi que mon mal
Vient de trop voir la beauté qui m'enflame:
Comme je fai, de trop mirer ma Dame
Tu languiras d'un sentiment egal.
Et toutefois, envieus, je t'admire,
D'aller mirer le miroer où se mire
Tout l'univers dedans lui remiré.
Va donq, miroer, va donq, et pren bien garde
Qu'en le mirant ainsi que moi ne t'arde,
Pour avoir trop ses beaus yeus admiré.

. M v R ET. ' .

1; Panngonne.) Il compare les yeus defa damea m miroer,duquel elle f’nloiz mirer. Apres il parle": terni roer,& dit,qu'11 l’cf‍lime trop heureux d‘aler mirer vne libelle facenk craint toutefois , que côme 11 a ef‍ié en- f‍lamé par le regard de fa dame : le mimer aufâi nele foir. Lr meurtrier de moname,) Ce virage qui me tue. Œmqæpm: af‍in!) Q5 le def‍lin me contraint d’adorer. Lemiroer ou fe min Tout I'uninen.) H ditla beauté de (a dague ef‍ire f‍i grande,un rou: le de] fe mi— re dans elle.


J’ai cent fois épreuvé les remedes d’Ovide,
Et si je les épreuve encore tous les jours,
Pour voir si je pourrai de mes vieilles amours,
Qui trop m’ardent le coeur, avoir l’estomac vuide.