Page:Ronsard - Les Amours, 1553.djvu/271

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Donne moi l'encre, et le papier aussi:
En cent papiers témoins de mon souci,
Je veus tracer la peine que j'endure:

En cent papiers plus durs que diamant,
A celle fin que la race future,
Juge du mal que je soufre en aimant.

M V R E T.

ruche env-{511.11 p arle a'fbn (emiteurJui diûnt qu'il ' aille cueillirforcc f‍leurs a‘gertcr parmif‍i chambre , a: qu’il lui donne fa lyrenifm d'adoucir vn peu fou tor. ment.Dit d’auannge,que puis qu’il ne peurfaùc au": chofe,pour le moins fera il tât,quc C1 peinefera enten- duc de tout: la pof‍ierité. En m1 papi"; p1.“ du" 7.. diamantc'ef‍i a dire ,aufquels i'emrai chofes, qui fcrô: de Plus longue durée,que le diamant. ’

Les vers d’Homere entreleus d’avanture,
Soit par destin, par rencontre, ou par sort,
En ma faveur chantent tous d’un accord
La garison du tourment que j’endure.

Ces vieus Barbus, qui la chose future,
Des traits des mains, du visage, & du port,
Vont predisant, annoncent reconfort
Aus passions de ma peine si dure.

Mesmes la nuit, le somme qui vous mét
Douce en mon lit, augure me promet
Que je verrai vos fiertés adoucies:

Et que vous seule oracle de l’amour,
Verifirés dans mes bras quelque jour,
L’arrest fatal de tant de profecies.