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Page:Ronsard - Les Chefs-d’œuvre lyriques, édition Dorchain, 1907.djvu/165

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JEAN ANTOINE DE BAÏF

Pour avoir meilleure grâce, Soit qu’elle en pare son sein, Soit que présent elle en fasse A son ami de sa main,

Qui de sa main l’ayant eue Pour souvenance d’amour. Ne la perdra point de vue La baisant cent fois le jour.

Mais oyez dans ce bocage Le flageolet du berger. Qui agace le ramage Du rossignol bocager.

Voyez l’onde claire et pure Se crêper dans les ruisseaux ; Dedans voyez la verdure De ces voisins arbrisseaux.

Les ménagères avettes Font ca et là un doux bruit, Voletant par les fleurettes Pour cueillir ce qui leur duit.

En leur ruche elles amassent Des meilleures fleurs la fleur : C’est afin qu’elles en fassent Du miel la douce liqueur.

Tout résonne des voix nettes De toutes races d’oiseaux : Par les chants des alouettes, Des cygnes dessus les eaux.

Aux maisons les hirondelles, Les rossignols dans les bois,

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