IV
La constance et l’honneur sont noms pleins d’imposture,
Que vous alléguez tant, sottement inventez
De nos pères resveurs, par lesquels vous ostez
Et forcez les presens les meilleurs de Nature.
Vous trompez vostre sexe et luy faites injure :
D’un frein imaginé faussement vous dontez
Vos plaisirs, vos désirs, vous et vos volontez,
Vous servant de la Loy pour vaine couverture.
Ccst honneur ceste loy sont bons pour un lourdaut
Qui ne cognoist soy-mesme et les plaisirs qu’il faut
Pour vivre heureusement dont Nature s’esgaye.
Vostre esprit est trop bon pour ne le sçavoir pas :
Vous prendrez, s’il vous plaist, les sots à tels appas :
Je ne veux pour le faux tromper la chose vraye.
[Pièce figurant aux Amours Diverses à partir de 1584].