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1597 (mars). — Neuvième édition collective des Œuvres, publiée encore par les exécuteurs testamentaires de Ronsard.[1]

Au dernier tome, Cl. Binet insérait dans sa Vie de Ronsard, outre les fragments publiés en 1586-87, un sizain :

Toute la viande qui entre (VIII, 48 ; VI, 294).[2]

  1. Paris, veuve G. Buon, 10 tomes en 5 vol. in-12. — B. N,, Rés. Ye 1890 bis à 1895. — Le privilège est du 16 janvier 1597 et l’achevé d’imprimer du 1er mars.

    Nous ne tenons pas compte de la huitième édition collective, celle de 1592, parue à Lyon chez Th. Soubron, parce qu’elle fut faite sans l’autorisation des exécuteurs testamentaires et qu’elle est pleine d’erreurs (B. N., Rés. Ye 1890). D’ailleurs, le seul intérêt qu’elle offre vient de ce qu’on y trouve réimprimées pour la première fois de nombreuses pièces qui avaient été retranchées des éditions précédentes (y compris celle de 1587). Voici l’Avertissement de l’imprimeur qu’on lit à son sujet en tête de l’éd. de 1597 : « Amy Lecteur, parmy les incommoditez des guerres dernieres qui ont presque banny les Lettres pour faire place à la barbarie, la licence s’est estendue si avant qu’elle a mesme attenté sur la pureté des livres pour les corrompre, ce qui est advenu principalement aux Œuvres de Ronsard, ausquelles l’imprimeur de Lion, qui a esté si osé de les contrefaire, a pensé donner quelque nouveauté en les desguisant, renversant et corrompant, mesmes y attribuant quelques ouvrages que le style desavoue assez de premier abord, et ce, pour tascher à les mieux vendre, contre la volonté de l’Autheur, et authorité du privilège du Roy, qui est un tres pernitieux exemple. Pour reparer ceste faulte, nous te donnons en ceste derniere edition les Œuvres de Ronsard remises au plus près de son intention, augmentées toutefois de quelques pieces non encore veuës : mesmement de plusieurs Commentaires tant sur la seconde partie des Amours de Marie, que sur les Amours d’Helene : dequoy je t’ay bien voulu advertir : afin que la piece faulse ne passe pour celle qui est de bon aloy. »

    Les Commentaires nouveaux qui paraissaient en 1597 sont de Nicolas Richelet. Quant aux « quelques pièces non encore veuës », annoncées également dans cet Avertissement, elles se réduisaient aux deux courts fragments que Binet ajoutait dans sa Vie de Ronsard. Galland croyait sans doute publier pour la première fois les Nues ou Nouvelles, qui sont imprimées tout-à-fait à la fin du tome VIII, après la table des matières ; mais il se trompait, car, s’il est vrai que cette pièce n’avait pas été recueillie par Ronsard dans les éditions de 1567 à 1587, elle avait du moins paru en plaquette en 1565 (v. ci-dessus, p. 39). Dans l’éd. de 1623, on la trouve précédée de la note erronée : « Ceste piece n’a pas esté imprimée durant la vie de l’Autheur », qui a été malheureusement reproduite par Bl. (VI, 257) et par M.-L. (VI, 326).

  2. Marty-Laveaux a tort de dire que ce sizain a échappé à Blanchemain. Non seulement celui-ci l’a publié dans sa Vie de Ronsard, mais il l’a rapproché avec raison d’un passage de l’Hymne de l’Or (Bl., V, 228, note). J’ajoute que c’est plutôt une variante, par réminiscence, des deux premières strophes