Page:Rosny - Feuilles de Momidzi, 1902.djvu/328

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blement pas en se voyant désigné de la sorte. Le terrible empereur Tsin-chi Hoang-ti, qui fit construire la grande muraille et brûla les livres et les lettrés de son bienheureux pays, lui aussi est cité par M. de Goncourt sous le nom de Shikô ! Si le spirituel écrivain veut trouver dans les « Biographies universelles » françaises on autres des détails sur ce Soshi et ce Shikô, il les cherchera en pure perte, je l’affirme, avec les singulières étiquettes dont il les décore.

Cela me rappelle une anecdote qui fera voir à MM. J. et E. de Goncourt qu’on ne change pas impunément les noms des gens et surtout ceux des littérateurs. C’était en 1856, — à dix ans près je ne crois pas me tromper. — Une dame de Londres, qui habitait Elisabeth Street, en causant avec moi des œuvres de l’imagination contemporaine, vint à me dire qu’un de nos écrivains français qui lui plaisait le plus était « deux en un », ce qui me parut bizarre tout d’abord. Puis elle ajouta que cet écrivain double se nommait Short-hinge, ce qui ne contribua pas précisément à éclaircir mes idées. Ceux qui savent un peu l’anglais, reconnaitront qu’il est intempestif d’estropier par trop certains noms et devineront à la longue de qui voulait me parler la gracieuse lady. M. de Goncourt ne pourra pas s’en formaliser.

Mais trêve de chicanes sur de telles minutes ; et, pour en finir, qu’on me permette un mot sur ce fameux Hok’-saï, le peintre Japonais « fou de dessin » dont M. de Goncourt est le panégyriste enthousiaste et au char de triomphe duquel il espère atteler le public amateur des grandes cocasseries artistiques.

J’aurais sans doute mauvaise grâce, — moi qui ai dit