Page:Rosny - Feuilles de Momidzi, 1902.djvu/40

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raît, en général, assez propice à la régénération des hommes de couleur ; mais encore faut-il, pour qu’elle soit féconde, que cette infusion soit faite dans des conditions favorables de temps et de milieu. Les produits des alliances souffrent souvent de l’inégalité des coefficients : les facteurs n’ont qu’à gagner à avoir des aptitudes différentes, mais il faut que ces aptitudes soient en somme équivalentes, harmoniques. En d’autres termes, il faut que, dans les croisements, la combinaison soit possible à toutes ses puissances, et qu’il s’opère une réaction réciproque et analogue à celle qui, en chimie, permet de produire des composés doués de propriétés différentes de celles que possédaient individuellement les corps associés pour leur formation.

Tels sont, en peu de mots, les principes que nous enseigne l’ethnographie. Lorsque ces principes n’ont pas été suivis, les hybrides sont imparfaits. À notre époque, toutes les races de couleur se sont laissé distancer considérablement par la race Blanche dans la voie de l’évolution matérielle et positiviste. Le mode de vie, les instincts, les facultés des unes et des autres, n’ont presque plus rien d’homogène : la fusion devient difficile, pour ne pas dire impossible. Mais là où s’est opérée une infusion de sang blanc, dans ces temps lointains où notre civilisation était moins développée que celle des races de couleur, que celle de la race Jaune par exemple, la présence du sang blanc est un indice incontestable de supériorité, ou tout au moins une garantie que l’assimilation à l’Europe est possible, normale. C’est parce que les Japonais sont la résultante du métissage de populations Jaunes et Blanches qu’ils ont