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« 4. On dit, de la sorte, qu’au début de la création, les îles et les terres surnageaient comme des poissons qui flottent sur l’onde ;

« 5. À ce moment, entre le Ciel et la Terre, naquit une chose qui avait une forme semblable à un roseau et devint ensuite un Dieu appelé le divin Kouni-toko-tatsi, puis le divin Kouni-sa-tsoutsi, puis le divin Toyo-kounnou, en tout trois dieux ;

« 6. Émanant d’eux-mêmes, sur la voie céleste, ils étaient absolument mâles[1] ».

Le divin Kouni-toko-tatsi « Celui qui est perpétuellement debout dans l’empire » inaugura une dynastie de sept kamis célestes et une dynastie de cinq kamis terrestres, après lesquels le monde passa entre les mains de leurs héritiers directs, les ten-’au où empereurs du Japon.

Ici se présente une question d’exégèse religieuse qui mérite d’être examinée. Quels sont les termes employés dans les anciens textes pour désigner les divinités du panthéon sintauïste, et quelle est la signification de ces termes ?

Ces termes sont au nombre de deux : kami et mikoto.

Kami a plusieurs sens en japonais qui se rattachent tous, dit-on, à l’idée de « chef » ; il signifie « élevé, ce qui est en haut » ; puis « les cheveux », c’est-à-dire les poils placés à la partie supérieure du corps » ; puis « un maître ». Employé dans le langage religieux, il pourrait être traduit de la sorte par « le Seigneur, le Très-haut ». Il n’est cependant pas impossible que ce

  1. Extrait de ma traduction du Yamato boumi, t. 1, p. 3.