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mot, en langue ancienne, dérive de ka « caché, subtil, non tangible », et de mi « corps » ; d’où ka-mi signifierait « un être subtil, invisible ».

Mikoto, où plus exactement mi-koto, signifie « une chose auguste » ; mais cette traduction ne donne pas une idée claire de la valeur de mi, qui veut dire en outre, « voir » ; d’où mi-koto, à l’opposé de ka-mi, signifierait « une chose visible ». L’étymologie des mots de ce genre restera probablement fort longtemps, si non toujours, plus ou moins douteuse ; je ne donne celles qui précédent que sous toutes réserves.

Si nous recherchons cependant dans quel cas ces deux dénominations sont employées, nous voyons que kami est le seul usité lorsqu’il s’agit de Nakanousi, le Dieu suprême, le Maitre central du Ciel ; tandis que les dieux inférieurs et surtout les demi-dieux ou héros ne sont d’ordinaire appelés que du nom de mi-koto.

Il faut reconnaître, il est vrai, que certaines divinités de la période terrestre sont parfois désignées avec le titre de kami, tandis que des dieux de rang élevé le sont avec le titre de mikoto. On dit, par exemple, Izanaghi-no kami (le créateur des îles de l’archipel Japonais) pour Izanaghi-no mikoto, bien que ce soit sous cette dernière forme que paraît le nom de cette divinité dans les trois livres canoniques du Japon (Sam-bou-hon-ki). L’emploi du mot kami, pour ce personnage, peut être considéré comme abusif, aussi bien que celui de ten-’au « empereur » que lui donne un savant philologue et exégète, M. Kira Yosi-kasé, dans son Ouyétsoufoumi « le Livre des temps primitifs ». Enfin le premier