Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/102

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— Il n’y a pas de lettres ? demanda-t-il… ni journaux ?

— Ni lettres, ni journaux ; Monsieur sait que je les lui aurais apportés.

— Hélas !

— Y aura peut-être un journal à midi… comme hier.

Quelques instants plus tard, Sabine parut avec les enfants et la femme de chambre. Césarine suivait à pas furtifs. La lueur rougeâtre dissimulait mal la pâleur des visages, mais les enfants ne montraient aucune tristesse : quelque langueur, toutefois, ralentissait leurs gestes.

Le rongement d’esprit amaigrissait la jeune femme. Elle n’avait guère d’espoir. Sa longue épreuve avec Vérannes et la vie dramatique de Langre l’avaient « entraînée » aux sensations noires. Après avoir si souvent envisagé le pire, elle s’étonnait à peine de l’immense et subtil désastre qui menaçait l’humanité. Une correspondance mystique s’établissait entre cette infortune totale et les