Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

afflictions accumulées en elle. Si elle envisageait le dénouement fatal sans révolte, elle en souffrait amèrement pour les autres, et elle endurait aussi un insondable remords pour avoir fait de sa jeunesse un usage ridicule.

Son regard interrogea craintivement le visage de Langre. Le vieillard se détourna ; mais elle démêlait les nuances de ses traits impatient, inaptes à la dissimulation.

— C’est l’an mille ? fit-elle, car elle ne voulait terrifier ni Berthe, ni Césarine.

— On ne sait pas.

Elle entendit retentir le glas à Saint-Jacques ; puis un cri perçant s’éleva dans la rue.

— C’est le journal ! dit Catherine.

Trois minutes plus tard, elle rapportait une feuille intitulée Le Bulletin, feuille de fortune, imprimée à l’aide d’une presse à bras, où un groupe de journalistes et de savants condensait les nouvelles. On n’y relatait rien de futile ; la forme anecdotique y était abolie.

Langre la parcourut avidement. À part