Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/128

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sa jeunesse, lorsque tous ses rêves planaient autour de la vierge, telle une bande de ramiers farouches… Sabine lumineuse, Sabine odoriférante… grande chevelure magique des Édens !… La voici libérée ; les espoirs sans bornes pourraient croître autour d’elle – et c’est la fin du monde !

Le soleil avait abandonné la vitre, un crépuscule de cendre sanglante errait dans la nuée, la nuit venait, épaisse et meurtrière. En quelques minutes, la température baissa de plusieurs degrés ; Langre dit :

— Il va faire très froid – et très noir. La lune ne se lèvera qu’après minuit. Couvrons-nous !

Catherine demanda :

— Faut-il coucher les enfants ?

— Pas dans leur chambre, répondit le vieillard. Nous ne nous séparerons pas. Allons prendre des manteaux, des couvertures et des matelas avant que les ténèbres n’arrivent.

Une literie sommaire fut étendue dans le