Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/129

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laboratoire. Tous avaient revêtu des habits chauds. Ils firent un repas sommaire, tandis que les dernières lueurs trépassaient dans l’étendue ; quelques astres rouges parurent aux déserts du ciel, Vesper, Altaïr, Wega, la Brillante du Cygne, Aldébaran, Jupiter, Capella : les petites étoiles devaient rester invisibles…

La crise de torpeur commençait. Une somnolence évaporait la tristesse. Dans un dernier sursaut, Langre, Meyral et Sabine prirent des mesures contre le froid croissant.

— C’est l’hiver !… l’hiver éternel ! ricanait sourdement le vieil homme.

Les formes s’effaçaient ; elles devenaient pareilles à des blocs d’obscurité :

— Ah ! ah ! reprit la voix rauque de Gérard, nous ne verrons pas même disparaître les rayons verts.

Dans le demi-sommeil qui l’engourdissait, Catherine avait les gestes raides des somnambules. Elle tenait une boîte d’allumettes, elle