Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/139

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jours froid : on ne percevait aucun souffle. Meyral tâta la poitrine et tenta vainement de surprendre les battements du cœur, les membres se décelaient roides mais leur rigidité semblait incomplète.

Successivement, le jeune homme examina Langre, la petite Marthe, les servantes ; il osa à peine toucher aux joues et au cou de Sabine. Leur état paraissait identique à celui de Robert.

— Ce n’est pas la raideur des morts ! songeait Georges.

D’ailleurs, leur température, prise sous l’aisselle, chez Langre et chez le petit garçon, approchait de vingt degrés. Meyral s’assura que cette température ne baissait point.

— Ils vivent !… Certes, une vie précaire… une vie infime… Mais ils vivent ! Ah ! si la réaction continuait…

Son émotion, d’abord ardente, décroissait. Il crut que la période d’engourdissement allait le ressaisir : s’il se rendormait, ils seraient seuls devant les forces funestes !