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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/143

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genèses gonflait le cœur du jeune savant ; il récitait avec ferveur :

 
Et plus tard un ange, entrouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

C’était une fête de l’infini, un printemps d’astre, une béatitude où transsudaient des lueurs de Voie lactée. Et dans cette grande minute, il ne doutait pas du salut de ses compagnons d’arche.

Quand l’exaltation fut passée, il comprit que les circonstances demeuraient obscures et redoutables. Le froid sévissait toujours ; la léthargie, si elle n’avait pas empiré, ne manifestait aucun symptôme d’amélioration ; en vérité, ces êtres immobiles, dont le souffle était insaisissable à l’ouïe, dont le visage pâle demeurait étrangement roide, ressemblaient plus à des morts qu’à des vivants.

— Si je pouvais faire du feu ? songeait Meyral.

À tout hasard, il le tenta. Les allumettes