Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

graver de jour en jour, l’armée peut craindre de n’être pas prête pour sa propre défense, lorsque la guerre carnivore aura atteint son paroxysme. Croyez bien que les officiers le prévoient mieux encore que les soldats.

Sabine regarda ses petits avec épouvante :

— Qu’allons-nous devenir ? soupira-t-elle.

— Il est temps de songer à notre défense ! grogna nerveusement Langre.

Il y songeait depuis le début du carnivorisme ; Meyral y songeait autant que lui.

— Nous sommes pris entre deux feux, repartit le vieil homme. Si le mal se développe à Paris, la ville se précipitera sur les campagnes : nous devons nous attendre à voir survenir des hordes carnivores. Le Lyonnais ne nous menace pas moins. Qui peut répondre d’ailleurs que le péril ne viendra pas du terroir même !

— En tout cas, intervint Georges, notre zone est singulièrement paisible. Quoique ses provisions de chair soient épuisées, on ne