Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/277

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nonçaient des blessures ou une agonie ; parfois aussi, une clameur unanime accusait la fureur des assiégeants. Jusqu’alors, aucun homme de Collimarre n’était atteint, tandis que les hordes ennemies comptaient plusieurs morts.

Meyral avait d’abord hésité à commettre l’homicide, mais les péripéties du combat, l’hypnose du péril, les sentiments solidaires dispersaient ses scrupules. Favorisé par la position, par la manœuvre des fanaux et par son adresse naturelle, il avait abattu plusieurs adversaires. Le vieux jardinier comptait trois victimes ; quatre tireurs se montraient redoutables. Morts et blessures retentissaient physiquement sur les groupes carnivores ; elles causaient des douleurs ardentes et une sorte d’ivresse sombre qui s’exhalait en hurlements…

Il y eut une trêve. Les carnivores s’immobilisaient derrière les arbres ou dans les buissons ; on continuait à entendre leurs plaintes ou leurs menaces…