Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/278

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— Quelque chose se prépare ! murmura Meyral.

Il éteignit les fanaux ; sous les nuages épaissis, les ténèbres tombèrent comme un bloc ; la brise tirait des cimes un bruit de sources…

Bientôt, le sentiment d’un danger nouveau fit courir à travers les groupes un frisson collectif, qui, peu à peu, devenait intolérable.

Un des fanaux se ralluma et se mit à tourner, lentement. Sa lueur violette pénétrait à travers les ombres comme un faisceau de glaives. Et l’on put voir, au nord, un chariot dételé qui s’avançait, chargé de fourrage et de feuilles ; il roulait pesamment, mû par une force invisible. Tout de suites Langre et Meyral devinèrent : les carnivores allaient tenter de faire sauter le pavillon.

La manœuvre devait leur être assez familière, puisqu’ils la pratiquaient en forêt : elle convenait d’ailleurs aux habitations solitaires. Graduellement, l’attention des assiégés se fixait sur cette machine énigmatique. Elle