Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/40

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à grands coups de canne. Une femme se rua devant l’auto avec une clameur lugubre, et le chauffeur, qui ne l’évita que par miracle, ricanait comme une hyène. Auprès de l’Arc, débutait une vaste bagarre ; plusieurs centaines d’individus traquaient, en hurlant et en brandissant des armes, des agents aux allures de molosses. Soudain les cris se firent épouvantables : une auto, après avoir écrasé plusieurs hommes, projetait son chauffeur parmi la foule.

Ce ne fut qu’une vision. L’avenue du Bois-de-Boulogne ouvrait sa large perspective ; la voiture filait comme une auto de course, d’autres bolides trépidaient dans la pénombre et presque toutes les vitres ruisselaient de lumière.

— La fièvre s’étend, grommela Meyral avec une « mélancolie exaspérée ». La démence sabre l’humanité ainsi qu’une charge de cavalerie.

L’auto s’arrêta dans la rue Marceau, devant un petit hôtel bâti en pierres meulières,