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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/42

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les cheveux défaits, un homme bondit dans le jardinet et se rua vers la grille :

— Mon beau-père ! s’exclama-t-il avec une stupeur hagarde.

Et d’une voix tonnante :

— Où est Sabine ? Où sont les enfants ?

— Comment le saurais-je ? répondit fougueusement Gérard.

Ils se regardaient à travers les barreaux, comme des fauves. Leurs yeux brasillaient pareillement, le même défi contractait leurs mâchoires. Dans cette première seconde, enfiévrés par l’influence mystérieuse, ils parurent prêts à bondir l’un sur l’autre. Mais la colère céda à l’inquiétude.

— Oui, comment le saurais-je ? reprit plaintivement Langre. Il y a vingt-cinq minutes, j’étais chez moi et Sabine…

— … était encore ici, acquiesça fiévreusement Pierre.

— Elle ne peut donc être loin, intervint Meyral qui se tenait à quelque distance de la grille.