Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la rue Gay-Lussac, des camelots surgirent, qui agitaient tumultueusement leurs gazettes :

L’ÉclairLe Journal

L’Éclair et Le Journal n’avaient chacun que deux pages. Un « chapeau » avertissait les lecteurs que, faute de compositeurs, de minervistes et de force motrice, il avait fallu se contenter d’un tirage de fortune. Les manchettes portaient :

La mort du Président de la République. L’émeute triomphante et vaincue. Paris à feu et à sang. La bataille des Boulevards et des Champs-Élysées. Le siège des Ministères.

Il apparaissait que les révolutionnaires avaient pris d’assaut le ministère de l’Intérieur, envahi le Central télégraphique, massacré les sergents de ville, mis en déroute les municipaux et les dragons. À trois heures du matin, ils prenaient d’assaut l’Élysée et capturaient le Président de la République. Un vaste incendie ravageait le boulevard des