Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/84

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n’en trouvèrent qu’une seule : la région de l’orangé et du rouge agissait avec une intensité insolite sur les substances fluorescentes.

— Il semble même, remarqua Meyral, que cette région soit légèrement plus lumineuse qu’à l’ordinaire.

— Par comparaison, sans doute ? Ce qui reste du violet doit être affaibli ; je conjecture que l’indigo, le bleu même sont attaqués. Remarquez que le jour est jaunâtre.

La servante tragique pénétra subitement dans le laboratoire.

— Mme Sabine voudrait voir Monsieur.

— Est-ce qu’elle a peur d’entrer au laboratoire ? demanda Langre.

— C’est que Monsieur travaille.

— Elle ne nous dérangera point.

Sabine montra les torches blondes de sa chevelure. Son visage ne marquait plus l’agitation ni la peur, mais une mélancolie languissante, qui fonçait les yeux turquins. Meyral la regardait en dessous, avec une douceur pleine de rancune. Ce teint de