breuse, pendant que l’homme s’enhardit et que l’immortelle tremble :
— Ah ! sais-tu, passant, ce que pleurent le Chœur sacré et les harpes mélancoliques ? Elles pleurent mes compagnes sacrifiées au baiser, une à une devenues mortelles pour avoir succombé aux tentations humaines. Et, quoique solitaire et impuissante, dernière incarnation des déités terrestres, mon pouvoir créateur déchu à mesure que mouraient mes égales, il me reste la jeunesse et la vie éternelles, il me reste les poèmes de l’ombre et de la lumière et la souveraineté absolue de ce coin adorable du monde… Oh ! je t’en supplie, n’abuse pas de l’heure d’angoisse où tu me trouves, ne prononce pas les paroles amoureuses qui tremblent sur tes lèvres, songe que c’est l’arrêt de ma mort si tu parviens à vaincre ma pureté défaillante…
Un silence… Le chœur sacré et les harpes se rapprochent, le cabot rêve dans un clair de lune avec des effets de jambes.