Il exprime en pantomime son trouble, puis :
— Déesse, ce sera donc une fois de plus maldonne… mais du moins aurai-je la consolation de n’avoir pas assassiné une immortelle à une époque où elles se font si rares… Toutefois, je me sens recrû de fatigue… Ne pourrais-je remettre à demain mon exode et sommeiller cette nuit dans quelqu’une de vos grottes ?
— Non, poète, si tu veux me sauver, il te faut partir dès ce soir et ne plus repasser jamais par ce vallon.
— C’est dur ! Nysiade… les routes sont caillouteuses dans les montagnes… et mes pauvres jarrets bien débiles… et ce mot « jamais » va m’être un sombre compagnon de voyage… J’aurai touché à la coupe divine et elle me sera tombée des mains… Adieu donc, et soyez-moi propices, bonnes étoiles qui marchez par les gouffres de l’Incommensurable !
Il s’éloigne à pas tardifs ; la nymphe rêveuse s’avance au rebord de la scène :