Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/25

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une cuvette. Le flot vint, l’effort affreux du diaphragme, l’afflux du sang dans la tête, tout le supplice du vomissement et le dégoût et l’horreur de se cracher. Haletant, les tempes douloureuses, par degrés un soulagement y succédait, un abêtissement, un ahurissement où Servaise vit une mansarde et son propre moi (enfant, alors) étendu ; la mère, les limonades fraîches, les paroles gentilles, les petites tapes dans le dos, la bonté de l’être créateur envers la progéniture, la chaleur d’une douce patience essuyant la bouche du malade, toutes les racines charmantes, les rameaux du dévouement et du sacrifice. Des larmes lui vinrent, un regret accablant, puis l’odeur aigre de la cuvette le révolta, son pessimisme recria des injures :

— Est-ce ignoble assez ?… N’avoir rien fait à personne, être comme ça parce qu’on est comme ça !

Et le littérateur :

— Eh ! en voilà de la psychologie… faire