Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/26

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revivre les sensations et les pensées d’un vomissement… ce que ça illumine la vie… ce que ça éveille de renseignements sur notre rien… sur notre esclavage à toutes les bassesses… L’amour et les folies qu’on fait pour créer des enfants… pourquoi serait-ce plus fin, plus vraiment fouillé que…

Comme une horde de loups, brusques, des mâchoires le mordirent aux reins et tordirent ses cuisses. La grosse, l’invincible souffrance le jeta sur le sol, le poing aux lèvres, étouffant les rumeurs lugubres qui emplissaient son thorax.

Sa pensée s’y noya, l’analytique de son être fondu dans une densité d’impressions violentes, brutales, inintellectuelles. Le pauvre homme convulsif, tordu, plusieurs minutes resta sur le sol, puis le broiement s’atténua, des imprécations commencèrent, répétées dix fois, cent fois ; il se reprit à réfléchir et à disséquer sa peine.

Aux coins de son cerveau la mort flotta, le rêve de l’éparpillement, ses funérailles