Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/297

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cles qui meurent péniblement dans des mucus et des eaux sales… on dirait des trous dans le cœur, des bêtes qui forent lentement le foie. ;. une promenade de longues larves blanches et molles à travers les intestins… Partout, depuis les jambes, des mares qui s’emplissent, des espèces de pluies qui font déborder les canaux de mon être… et tout si loin et si près de moi… un travail si étranger et si intime… Ah ! je sens bien les deux principes, va ! je sens bien que mes gardiens sont partout en déroute devant les armées de la destruction… et lorsque j’écoute… on dirait une véritable guerre… une mêlée pleine de pleurs, de menaces, de supplications, de victoires et de défaites… Oh ! tout ce qu’est un être… de combien d’êtres ça se compose… les siècles d’efforts dont c’est sorti… l’horreur de sentir cela dans soi-même… l’horreur d’être une machine plus sensible à toutes variations du temps que les plus fins instruments de physique !…

À cette plainte traditionnelle de moribond,