Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/45

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empêchait le documentarisme de rouler à l’absence complète de critique, qui le maintenait en haleine et constituait peut-être la plus grande source d’idées générales des naturalistes sectaires.

Maladroit au physique, saccadé et vif du geste et de la démarche, amoureux de longs repos, sa face apparaissait tendue à perpétuité, boudeuse et défiante. Au sourire, à l’écart des lèvres charnues, au lever des paupières sur des yeux tendres et diaphanes, elle se transmuait, naïve. Le tréfonds de l’être recélait l’affectivité, la pente à l’émotion et à la pitié combattue par des frontières barbares. Un instinct aveugle de franchise et de fidélité camuse, de bonne heure l’avait rendu insociable. Incontestablement honnête, il ne devait jamais approcher de la justice ni de la tolérance, il s’angulait à mesure qu’il avançait en âge, et toujours dans les encognures — au figuré comme au physique — taciturne avec la masse, il détachait un profil con-