Page:Rosny - Les Xipéhuz, 1888.djvu/22

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Alors, le suprême grand-prêtre exigea que la tribu offrît douze taureaux, sept onagres, trois étalons au Soleil. Il reconnut aux Formes les attributs divins, et après les sacrifices résolut une expédition hiératique. Tous les prêtres, tous les chefs de la nation zahelal devaient y assister.

Et des messagers parcoururent les monts et les plaines à cent lieues autour de la place où s’éleva plus tard l’Ecbatane des mages. Partout la ténébreuse histoire faisait se dresser le poil des hommes, partout les chefs obéirent précipitamment à l’appel sacerdotal.

Un matin d’automne, le Mâle perça les nues, inonda le Tabernacle, atteignit l’autel où fumait un cœur saignant de taureau, et les grands-prêtres, les immolateurs, cinquante chefs de tribus, poussèrent le cri triomphal. Cent mille nomades, au dehors, foulant la rosée fraîche, répétèrent la clameur, tournant leurs têtes tannées vers la