Page:Rosny - Les Xipéhuz, 1888.djvu/23

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prodigieuse forêt de Kzour mollement frissonnante. Le présage était favorable.

Alors, les prêtres en tête, tout un peuple marcha à travers les bois. Dans l’après-midi, vers trois heures, le héros de Pjehou arrêta les prêtres. La grande clairière roussie par l’automne, un flot de feuilles mortes cachant ses mousses, s’étendait avec majesté, et sur les bords de la source, les prêtres aperçurent ce qu’ils venaient adorer et apaiser, les Formes. Elles étaient douces à l’œil, sous l’ombre des arbres, avec leurs nuances tremblantes, le feu pur de leurs étoiles, leur tranquille évolution au bord de la source.

— Il faut, dit le grand-prêtre suprême, ici offrir le sacrifice et qu’ils sachent que nous nous soumettons à leur puissance.

Tous les vieillards s’inclinèrent. Une voix s’éleva, cependant. C’était Yushik, de la tribu de Nim, un jeune compteur d’astres, pâle veilleur prophétique, de débutante re-