Page:Rosny - Les Xipéhuz, 1888.djvu/53

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côtés, me cernèrent aux trois quarts, et j’aurais perdu là l’existence sans la prodigieuse vélocité du vaillant Kouath.

Cette aventure me laissa plein d’incertitudes et d’espérances, et je passai toute la semaine inerte, perdu dans le vague et la profondeur de mes méditations, dans un problème excessivement passionnant, subtil, propre à faire fuir le sommeil, et qui, tout à la fois, m’emplissait de souffrance et de plaisir. Pourquoi les Xipéhuz craignaient-ils mes flèches ? Pourquoi, d’autre part, dans le grand nombre de projectiles dont j’avais atteint ceux de la chasse, aucun n’avait-il produit d’effet ? Ce que je savais de l’intelligence de mes ennemis ne permettait pas l’hypothèse d’une terreur sans cause. Tout, au contraire, me forçait à supposer que la flèche, lancée dans des conditions particulières, devait être contre eux une arme redoutable. Mais quelles étaient ces conditions ? Quel était le point vulné-