Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/114

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tune des pensées étant ainsi faite) ne pas être en humeur d’accueillir aussi bien, ne pas voir du coup aussi lucidement.

Il resta un quart d’heure encore, moins à réfléchir qu’à se fixer une contenance, une forme d’humeur, puis il se rendit chez son beau-père.

Le vieillard terminait son thé matinal. Tout autour de lui des gracilités pâles, des meubles tout légers, lui-même un ancêtre finement sculpté, la lèvre faite pour les demi-tons de l’ironie, l’œil fuyard avec des audaces poltronnes, le vêtement net, spirituel. La vie a pesé sur lui comme la vague sur un réseau de cordelles. Les périls ne l’ont point atteint tellement, les flairant à distance, il a su s’écarter de leur route et ne tomber sur ses ennemis qu’à l’heure de l’infor-