Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/116

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— Une tasse de thé ? fit-il, tâtant le beau-fils qui, de coutume, n’acceptait que lorsqu’il était de belle humeur :

— Non ! fit distraitement l’autre.

— Il vient sûrement me gâter ma journée, pensa le vieillard, son œil fixé sur la théière et le feu de hêtres avec une détresse d’enfant.

Des conjectures vagues roulèrent sur sa cervelle raide où la rancune s’accroupit en embuscade :

— Crois-tu qu’il pleuve ? demanda-t-il d’un air craintif… Mes pauvres articulations gémissent !

— Peut-être…, fit Daniel.

Et cette question lui coupa le début qu’il avait et le lança au hasard, sans nuance, ex-abrupto :

— Je viens te parler de Clotilde…

Les lèvres du vieillard remuèrent,