Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/120

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légère pause. C’était un geste familier au vieil homme, et généralement accompagné des mots : « N’appuie pas ! » Daniel entrevit, comme des moustiques entre des saules, des scènes d’éducation que Clotilde lui avait jadis racontées, et où ce « n’appuie pas ! » intervenait comme un perpétuel appel à la discrétion, à l’élégance juste et sans pesanteur, à une sobre ambiguité dans les paroles. Pour les costumes de Clotilde, comme pour toutes ses paroles, pour une couleur détonnante, un pli inharmonieux, quelque bijou un peu gros : « Tu appuies… »

Daniel sourit à ce ressouvenir :

— Je n’appuierai pas, dit-il… Je voulais seulement te dire qu’un incident arrivé ce matin même a déterminé un moment critique…