Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/121

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— Ah !

Le vieillard commençait à s’humaniser, heureux au fond qu’on s’adressât à lui comme à une puissance effective. Dans sa vanité aiguë, il ne détestait pas ce rôle de pondérateur supplié, estimant au reste la crise d’âme de Clotilde très enrayable. Sans doute, plus tard, il faudrait tout de même que la jeune femme partît sa destinée, mais le gain de deux ou trois ans vaut gros dans cette machine de temps qui est la vie.

Daniel perçut l’accord latent, reprit :

— Ce matin, j’ai obtenu de Clotilde que nous avancerions de quinze jours le départ pour les Flouves… Elle me l’avait offert elle-même, aux premières paroles dites sur mon désir de repos… Mais j’ai tout gâté par mon attitude, par une subite maussaderie…