Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/125

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Apaisé sur l’immédiat de l’aventure, intimement persuadé que le père, en outre, surveillerait, accompagnerait Clotilde tous ces jours, Daniel resta hésiter sur la suite de la conversation. Une confuse faiblesse le portait à temporiser, à profiter de cette accalmie. Il en eut honte, sa vertu stoïque se leva en lui et le condamna à poursuivre :

— Je voudrais te demander davantage encore ! fit-il presque à mi-voix.

Puis, d’un ton grave, tendre et lent :

— Veux-tu m’aider à une œuvre juste et belle…, qui tranquillisera ma conscience…, qui m’aidera à supporter l’approche de ma mort…, et que nul plus que toi, en ce monde, ne peut m’aider à accomplir ?

— Mais tu ne vas pas mourir, Daniel !