Aller au contenu

Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mille flexions indéfinissables autant que précises, elle matérialisait des rêves de jadis dont il adorait le ressassement. Son pied devenait plus léger lorsqu’il avait Clotilde auprès de lui, sa mémoire moins diffuse, un rais de jeunesse lui sourdait au cerveau comme l’aube dans les fentes d’une persienne. Et la peur de la perdre après la mort de Daniel étreignit son cœur rapetissé. Il se sentit soudain ennemi de Cheyne, il regretta d’avoir imprudemment favorisé l’idylle. Daniel continua :

— Tu as sur l’esprit de Clotilde un pouvoir de toutes les minutes…, ton ironie, tes critiques, elle les écoute toujours… avec une confiance absolue… Nul mieux que toi ne saurait perdre un homme dans son estime, le couvrir de ces légers ridicules qui, chez Clotilde,