Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/141

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Et il ajouta, sans ironie, avec une grandeur funéraire :

— Ayez pitié des vivants…, ayez pitié des forts !

Il fut pris d’une tendresse égale et vaste, il se sentit dissoudre dans la joie amère de s’abandonner, dans l’extase de remettre son âme à une abstraction miséricordieuse. Il eut la certitude et l’orgueil de vivre dans le beau souvenir de ceux à qui il aurait laissé le bonheur.

Dans la vivacité de ses impressions, il se leva, il pensa aller chercher Hugues, lui tout dire, lui donner immédiatement l’avant-goût d’une béatitude future. Cette résolution continua de flotter en lui tandis qu’il faisait le tour de la chambre, puis il murmura :

— Mais Hugues m’aime…, il ne sau-