Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/142

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rait être que malheureux si je lui parle ainsi de ma mort.

Était-ce bien sûr ? Malgré sa loyale et aimante nature, n’aurait-il pas plus de joie que de tristesse, à apprendre que Clotilde serait sienne, et devant cette espérance ne pâlirait-elle pas, la douleur de la mort de l’ami ? Sans doute, si jamais homme fut capable d’écarter la semence des tentations mauvaises, c’était Hugues. Nulle nature n’était plus pure en amitié, nulle plus capable de s’arracher du cœur d’ignobles ou lâches compromis. Mais comment répondre, pourtant, qu’il n’aurait pas, devant cette trop douce récompense, des impatiences souterraines, d’obscures et inexprimées floraisons de Mal ?

Et ce n’est pas tant l’analyse de cela qui atterra Daniel et le tint immobile