Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À cette source enfantine, Daniel s’abreuvait comme s’il eût écouté le langage des peuples antéhistoriques. Il y abîmait, il y humiliait son sens intime, son cœur y voguait sur des ondes enchantées, sur des océans de tendresse et de magie. Il y communiait avec la pleine vie, il y goûtait des reculs du Mal, des renouveaux de chaque fibre…

Assis à côté de Charles sur un banc de la pelouse, Valgraive oublia d’abord Hugues et Clotilde. Son émotion s’était résolue, il n’avait plus que le sentiment d’un charme à la présence de l’être issu de lui et qui allait durer. Une question de l’enfant réveilla un peu de nervosité :

— Pourquoi c’est si beau les nuages ?

Le père et le fils levaient les yeux vers le firmament, et les nuages parurent si terriblement beaux à Daniel !